SOUABE

SOUABE

SOUABE

Région historique plus que géographique, la Souabe est composée de trois éléments naturels principaux: le plateau du Wurtemberg correspondant aux pays du Neckar, la Schwälbische Alb, souvent appelée le Jura souabe, et enfin le plateau souabe, qui se prolonge par le plateau bavarois à l’est.

Le plateau du Wurtemberg est hétérogène. Il s’agit d’un ensemble de petits pays (Gaue ) établis sur des couches allant du Trias au Jurassique, précédant la côte du Jura souabe et entaillés par le Neckar et ses affluents. À une vingtaine de kilomètres au sud de Tübingen, sur une butte témoin, a été construit le Burg des Hohenzollern. Les sols sont fertiles, le climat favorable. L’agriculture y est intensive. Le lœss recouvre presque toujours le calcaire coquillier. Géologiquement, cette zone est le pendant du plateau lorrain, à l’est de la Forêt-Noire. Toutefois, on n’y trouve aucune matière première, ni charbon ni minerai de fer. L’industrie est issue d’initiatives individuelles profitant de l’abondance de la main-d’œuvre. Stuttgart est le pôle industriel et tertiaire incontesté des campagnes souabes, presque totalement urbanisées.

Le Jura souabe est un gigantesque voussoir se terminant en cuesta, formé essentiellement de Jurassique inférieur. Ce revers de plateau, largement karstifié, est constitué de Jurassique moyen. L’ensemble est une moyenne montagne, en continuité avec le Jura suisse. Le point culminant (Lemberg, 1 015 m) se trouve dans la partie sud-ouest. Les couches plongent vers le sud-est, où elles forment le plateau souabe. Celui-ci est recouvert par les sédiments de l’avant-pays alpin, ainsi que par les formations morainiques quaternaires. Si le Danube coule à l’arrière de la côte formée par le Jura souabe, son tracé est fréquemment, dans la région du plateau souabe, en relation avec les formations glaciaires.

La région historique de Souabe est à cheval sur la Bavière et le Bade-Wurtemberg. Habitée par les Suèves au \SOUABE I^er siècle, occupée en partie par les Romains (province de Rhétie), la région est conquise à la fin du III^e siècle par les Alamans. Ces derniers sont évangélisés par des moines germaniques ou, surtout, irlandais, qui créent les évêchés de Constance et d’Augsbourg, ainsi que les célèbres abbayes de Saint-Gall (614), de Reichenau (724) et de Murbach (727). Sous le règne de Pépin le Bref, les ducs nationaux sont remplacés par deux comtes qui, toutefois, se rendent indépendants du pouvoir central au cours du IX^e siècle. Après différentes vicissitudes politiques, la dynastie souabe des Hohenstaufen accède à la dignité impériale en 1152 avec l’élection de Frédéric I^er Barberousse. La disparition de la maison de Souabe en 1268 amène de nouvelles difficultés, mais le comte de Wurtemberg est le véritable héritier. Aux XIV^e et XV^e siècles, l’anarchie règne et les villes souabes se constituent en ligue. La Grande Ligue de 1488 dispose d’une armée de 13 000 hommes et cavaliers. Elle réalise une réconciliation générale, mais entraîne la prépondérance de l’Autriche en Allemagne du Sud (défaite du duc de Wurtemberg en 1519, écrasement de la révolte des paysans en 1525). Son engagement aux côtés de l’Autriche amène sa dislocation. Depuis le début du XVI^e siècle, la Souabe n’est plus qu’un des dix cercles de l’Empire. Elle est désormais divisée en deux camps hostiles: l’un, protestant, faisant partie du Wurtemberg; l’autre, catholique, allié à l’Autriche. Les traités de Westphalie (1648) consacrent ce démantèlement.

À l’heure actuelle, la Souabe est un district du Land de Bavière. L’agriculture (intensive dans le nord, élevage laitier dans l’Allgäu sur la frange alpine) occupait, en 1987, 9 p. 100 de la population active. L’industrie, localisée surtout dans le nord, en employait 43 p. 100, contre 55 p. 100 pour les services. On y trouve des industries textiles, agroalimentaires, électrotechniques, informatiques et surtout des entreprises de construction mécanique. La Souabe était peuplée de 1 600 000 habitants en 1990 pour une superficie de 10 000 kilomètres carrés.

● souabe adjectif et nom De la Souabe. ● souabe (expressions) adjectif et nom École souabe, groupe d'écrivains romantiques, actifs entre 1815 et le milieu du XIX^e s. et dont les principaux représentants furent L. Uhland et J. Kerner.

Souabe

(en all. Schwaben) rég. et anc. duché d'Allemagne, dans le S.-O. de la Bavière (ch.-l. Augsbourg).

— Occupée par les Suèves (Ier s. av. J.-C.), la Souabe forma la prov. romaine de Rhétie, où s'implantèrent les Alamans (IIIe s.). Partie de l'Empire carolingien (746), elle vit ses comtés se rendre indépendants au IXe s. Duché (Xe-XIIIe s.), elle fut convoitée et plusieurs ligues se formèrent pour maintenir l'ordre, notam. la Grande Ligue souabe (fin du XVe-déb. du XVIe s.). La Souabe fut démembrée au traité de Westphalie (1648).

souabe [swab] adj. et n.

ÉTYM. 1904, les Souabes, in Nouveau Larousse illustré; de Souabe, nom francisé d'une région all. Schwaben, du lat. Suevi « les Suèves ».

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♦ De la Souabe. || Les écrivains de l'école souabe, au XIX^e siècle.

Encyclopédie Universelle. 2012.